XVIII. SYNTAXE DU VERBE |
a) L'indicatif présent pour le futur. L'italien emploie couramement l'indicatif présent avec un sens de futur rapproché :
Ora vengo, je vais venir; Fra poco sono le dieci, il sera bientôt dix heures;
b) Futur hypothétique. Le futur prend très souvent un sens d'approximation, d'incertitude (cf. en français : où sera-t-il à cette heure ?)
che ore saranno ?, quelle heure peut-il être ?; énbsp; saranno le dieci, il doit être dix heures;
c) Imparfait pour le présent :
che desiderava il signore ?, que désire monsieur ? (Que désirait-il quand il a eu l'idée de venir ?)
d) Imparfait pour le plus-que-parfait ou le passe composé :
quelle ricerche in cui io metteva tutte le mie speranze sono andate a vuoto,
ces recherches où j'avais mis tous mes espoirs ont échoué
Ieri, alle ore 17, arrivava il signor N..., hier, a 17 heures, est arrivé M. N...
e) Passé simple et passé composé
Le passé simple ou défini (passato remoto) est employé en italien plus souvent qu'en français, mais seulement lorsque la période de temps considérée est achevée. On dira donc :
quest'anno ho lavorato poco cette année, j'ai peu travaillé
l'anno scorso lavorai molto più l'an dernier, j'ai travaillé beaucoup plus
Les règles de concordance des temps sont plus strictes en italien qu'en français :
a) Subjonctif :
voglio che pietro scriva je veux que Pierre écrive
vorrei che scrivesse je voudrais qu'il écrivît
Nota Bene :
ne jamais oublier d'employer le temps voulu du subjonctif après les expressions française : je voudrais, je désirerais, j'aimerais, il faudrait, etc..., avec lesquelles l'usage français tolère parfois le subjonctif présent.
b) Conditionnel :
Penso che saresti contento, je pense que tu serais content
Pensavo che saresti stato contento, je pensais que tu serais content.
Noter : le conditionnel passé avec un temps du passé.
150. Emploi du mode subjonctif
Le subjonctif est employé plus souvent qu'en français; il marque généralement l'incertitude, tandis que l'indicatif affirme un fait réel ou tenu pour tel :
credo che Dio esiste ( ind. ) je crois que Dieu existe
credo che è venuto (ind.) je crois qu'il est venu (je pense qu'il est là)
credo che sia venuto (subj.) je crois qu'il est venu (il a dû venir)
L'emploi du subjonctif est, en principe, obligatoire : (compte tenu des exceptions à sens particulier. voir, § 150)
a) Si la principale exprime une volonté, une négative, une nécessité, une impossibilité, une ignorance :
non sapevo che fosse malato je ne savais pas qu'il était malade
vorrei sapere dove sia je voudrais savoir où il est
b) Après les verbes qui expriment une simple une simple option, un espoir, une crainte, un soupçon, une illusion :
stimo che sia prudente j'estime qu'il est prudent
spero che siate in buona salute, j'espère que vous êtes en bonne santé
dicono che sia malato, on dit qu'il est malade
c) Dans les comparaisons (voir, § 29, c)
questa cosa è più difficile che tu non creda (ou : di quanto tu creda) cette chose est plus difficile que tu ne crois.
parlava come uno che abbia perduto la ragione, il parlait comme quelqu'un qui a (aurait) perdu la raison
Le conditionnel français traduit exactement le subjonctif italien. Qaund le fait cité dans la comparaison est considéré comme par trop invraissemblable, on emploie l'imparfait du subjonctif (si la principale est au passé) :
camminava come uno che non ci vedesse, il m'écrivit de rentrer tout de suite
Nota Bene :
Pour come se, (voir, § 203 et § 204)
d) Pour exprimer l'hypothèse ou le but :
chi domandasse di me, gli dirai che sono uscito
si, par hasard, quelqu'un me demande, tu lui diras que je suis sorti (cf. § 87, N.B.)
vorrei trovare qualcuno che mi prestasse questa somma
je voudrais trouver quelqu'un qui pût me prêter cette somme.
e) Pour l'emploi du subjonctif avec certaines conjonctions de condition ou de but (quand'anche..., se,), (voir, chap. XX)
152. Subjonctif à la place de l'infinitif français
Le subjonctif est souvent employé à la place de l'infinitif.
a) Après certains verbe exprimant une prière ou un ordre :
mi disse ch'io andassi il me dit d'aller chez lui
mi scrisse ch'io tornassi subito il m'écrivit de rentrer tout de suite
Nota Bene :
Mais, inversement, on emploiera l'infinitif pour exprimer une simple déclaration
diceva di essere stanco, il disait qu'il était fatigué
scriveva di voler tornare subito, il écrivait qu'il voulait rentrer tout de suite
b) Après parere, sembrare, employés impersonnellement :
par che dorma il semble dormir
sembrava (che) volesse parlare, il paraissait vouloir parler
Cette tournure impersonnelle avec le subjonctif est à préférer, en général, surtout pour traduire semble et paraître employés en français à la 3e personne du pluriel :
pareva che i ragazzi giocassero volentieri, les enfants paraissaient jouer volontièrement
Nota Bene :
Avec mi pare (il me semble) il faut distinguer entre le subjonctif et l'infinitif.
mi pare che pietro sogni, il me semble que Pierre rêve
mi par di sognare, je crois rêver
Dans le premier cas, le sujet du verbe qui vient après mi pare est une autre personne que celle représentée par le pronom mi, on met donc le subjonctif. dans le deuxième cas, le sujet du verbe et le pronom réfléchi representent la même personne, on met alors l'infinitif précédé de di.
L'impératif répété de la deuxième personne du singulier est souvent employé pour indiquer une action réitérée, une longue attente, une longue recherche, un long effort :
aspetta, aspetta, ecco finalmente carlo, après une longue attente, voici enfin Charles.
cammina, cammina, après une longue marche
scrivi, scrivi, après avoir longtemps écrit, etc.
Quelquefois cette répétition équivaut au français avoir beau :
lavora, lavora non riescirai a nulla tu as beau travailler, tu ne réussiras à rien (cf. § 112, § 157 et § 162)
a) Nous avons vu (§ 130) l'infinitif employé avec préposition a après les verbes de mouvement :
è venuto a trovarmi, il est venu me tourner
b) La préposition a est employée aussi dans d'autres cas pour donner à l'infinitif un sens de but :
come si farà a pagare ?, comment faire pour payer ?; ou d'hypothèse :
a voler dir tutto, si l'on veut tout dire.
c) On emploie aussi a après faire bien, faire mal, faire mieux.
hai fatto bene a dirlo, tu as bien fait de le dire
hai fatto male a partire, tu as mal fait de partir
faresti meglio a rimanere, tu ferais mieux de rester
d) et enfin pour traduire l'infinitif de narration français :
e tutti a ridere et tous de rire
e i ragazzi a correre, et enfants de courir
On emploie généralement l'infinitif précédé de di après les verbes exprimant une opinion, un désir, un espoir, une crainte, une tentative, etc., en voici quelqu'uns :
affermare | affirmer | credere | croire | osare | oser |
ardire | oser | degnarsi | daigner | pensare | penser |
capire | comprendre | desiderare | désirer | preferire | préférer |
comprendere | comprendre | dichiarare | déclarer | prevedere | prévoir |
cercare | chercher | dire | dire | sapere | savoir |
chiedere | demander | giudicare | juger | sperare | espérer |
|
| negare | nier | stimare | estimer |
Non ardiva di entrare, | il n'oserait pas entrer |
Desiderava di partire, | il désirait partir |
Credeva di vincere, | il croyait vaincre |
Sperava di riuscire, | il espérait réussir |
Nota Bene : différence de sens ou de tournure à retenir : | |
Pensava a morire | il pensait à mourir |
Pensava di morire | il pensait mourir |
Cerco di vendere | il cherche à vendre |
Provo a vendere, | il essaya de vendre |
L'infinitif précédé de da prend un sens.
a) d'usage (cf., § 191, d)
una macchina da scrivere, une machine à écrire
b) de destination (but) :
non ho tanto denaro da comprare una casa je n'ai pas assez d'argent pour acheter une maison
c) d'obligation :
ho da lavorare, j'ai à travailler
Mieux que ho a lavorare, qui se dit pourtant, mais avec sens d'obligation moins précis.
è una cosa da farsi subito c'est une chose à faire tout de suite
Remarquer :
la forme réfléchi, équivalant au passif (à être faite)
d) de possibilité, de conséquence :
è una cosa da ridere, il y a de quoi rire
e) d'éloignement :
astenersi dal bere, s'abstenir de boire
Remarque l'article. (voir, § 160)
a) Nous avons vu l'emploi de : star per (§ 129)
b) Per implique une idée de cause ou de but.
Ne pas confondre cependant da et per :
una macchina da scrivere une machine à écrire
una penna per scrivere un porte-plume pour écrire
c) Per a parfois le sens de malgré :
per andar di tempo, malgré la marche du temps
per cercar ch'egli fece, malgré les recherches qu'il fit (il eut beau cherche, voir § 112)
158. Infinitif sans préposition.
Après un verbe employé impersonnellement, quand l'infinitif est sujet réel du verbe, comme dans les expressions : il est nécessaire, il importe, il convient, il est urgent, il est agréable, il est préférable, il vaut mieux, c'est un crime que, c'est un péché que, etc., l'italien n'emploie pas de préposition.
è necessario lavorare, il est nécessaire de travailler;
urge finire questo lavoro, il est urgent de finir ce travail;
è un peccato dir bugie, c'est un péché de dire des mensonges
La véritable proposition infinitive, d'après l'usage latin, ne s'emploie plus guère en italien. Cependant, on peut la rencontrer encore dans certains textes teintés d'archaïsme :
risposero lui essere troppo malato e non potersi muovere,
Ils répondirent qu'il était trop malade et qu'il ne pouvait se déplacer.
160. Infinitif employé substantivement
Tous les infinitifs peuvent être employés en italien comme substantifs, avec l'article défini ou indéfini et avec les articles contractés, avec les demonstratifs, avec les adjectifs et les prépositions :
il lavorare, le travail; (le fait de travailler)
il piangere, les pleurs; (le fait de pleurer)
un gran lavorare, un grand travail;
un gran piangere, des larmes abondantes.
a) L'infinitif ainsi employé peut avoir un complément :
quel dir ciò a lui fu un errore cette façon de lui dire cela, fut une erreur
il pensare a ciò non giova a nulla de penser à cela, cela ne sert à rien
b) Les infinitifs précédés de sul, al, col, correspondent aux gérondifs (rattachés au sujet), mais avec des nuances :
sul partire en partant, (sur le départ, un peu avant)
al partire, en partant, (au moment de partir)
nel partire, en partant, (tandis que le départ à lieu)
col partire en partant, (par le fait du départ)
Nota Bene :
.1°) Ne pas confondre surtout al, nel et col :
al ricevere quella lettera rimase meravigliato,
en recevant cette lettre, il resta étonné (ce n'est qu'un moment)
Ne jamais dire : nel ricevere di quella lettra..., Le di ne peut s'admettre que dans deux cas :
a) si le verbe se construit normalement ainsi :
il parlar di ciô è un' imprudenza c'est une imprudence de parler de cela
b) si l'infinitif est suivi d'un substantif (ou d'un pronom) sujet réel du verbes :
all'entrar di Pietro, à l'entrée de Pierre
nel leggere quella lettera manifesto vari sentimenti en lisant (tandis qu'il lisait) cette lettre il manesfesta des sentiments divers.
col leggere quella lettera apprese cose molto interessanti en lisant cette lettre (par la lecture de cette lettre), il apprit des choses très ontéressantes.
.2°) Al primo vedere, peut se traduire par : à première vue. Mais al primo entrare, se traduit par : à peine entré, dés l'entrée
.3°) Commencer par, finir par. Dans ces expressions par se traduit par con (voir, § 194)
cominceremo col leggere, nous commencerons par lire;
finirai collo stancarti, tu finiras par te fatiguer; de même :
hanno cominciato con lui, on a commencé par lui.
162. Infinitif avec l'article indéfini.
a) Un, uno devant l'infinitif, indique souvent une action générale et confuse :
era un ridere, c'était un rire général
era un gridare, un correre, un piangere ce n'étaient que gens qui criaient, qui couraient, qui pleuraient
b) Avoir beau se traduit généralement par avere un bello; l'infinitif est pris comme substantif.
Hai un bel fare, hai un bel dire. tu as beau dire, tu as beau faire. (voir aussi, § 112, § 153, § 157)
L'infinitif est parfois employé avec un sens de souhait.
Potere !, si nous pouvions !; Sapere dove si trova !, si je savias où il se trouve !;
164. Participe présent et gérondif
Le participe présent n'existe pas pour tous les verbes, et, lorsqu'il existe, il n'est guère employé comme verbe.
un partente, un parlant (substantif); il cinema, le cinema parlant (adjectif)
Le gérondif est généralement employé à la place du participe présent français à valeur de participe ou de gérondif.
a) En principe, le gérondif italien (invriable) se rapporte au sujet de la proposition :
l'ho visto entrando nella stanza je l'ai vu en entrant dans la salle (tandis que j'entrai)
Si l'on veut traduire le français :
je l'ai vu entrant (qui entrait) dans la salle, l'ho visto che (quando, mentre) entrava nella stanza
Nota Bene :
Eviter de dire : l'ho visto entrante nella stanza, de telles tournures, d'ailleurs impossibles avec beaucoup de verbes qui n'ont pas de participe présent, sont plutôt archaïques. Mais on dit couramment : c'erano quadri rappresentanti città conosciute, il y avait des tableaux représentant des villes connues (noter l'accord du participe)
b) Il ne peut pas être employé comme apposition au sujet. Le français : les personnes désirant parler au directeur sont priées de demander un rendez-vous, doit se traduire ainsi :
Le personne che desiderino parlare al Direttore sono pregate di chiedere un appuntamento.
Donc, en règle générale, dans ces deux cas (gérondif se rapportant à un complément et gérondif apposition au sujet), il faut employer une proposition subordonnée.
Il y a cependant quelques exceptions autorisées quand le sens est clair.
L'appetito vien mangiando, l'appétit vient en mangeant.
166. Gérondit avec stare, andare et venire.
(voir, § 128 )
La proposition participe avec le gérondif est très utilisée. Généralement, le gérondif se met en tête, même avant le sujet :
Arrivando Pietro, me n'andrô io Quand Pierre arrivera, je m'en irai
Essendo morto moi padre, son rimasto solo a casa, Mon père érant mort, je suis resté seul à la maison
Nota Bene :
a) La propositon particpe s'emploie même avec des verbes impersonnels :
Occorrendo, verrô a chiamarti, s'il le faut, je viendrai t'appeler
b) Le gérondif précédé de pur (cependant) a le sens du français tout en (ou bien que)
Pur scrivendo mi ascoltava, Tout en écrivant, il m'écoutait
(Règles d'accord voir, § 47 et § 77)
a) Le participe passé, suivi d'un pronom personnel, peut être employé en apposition à un substantif, avec la valeur d'une proposition relative :
Il cappello compratogli non gli sta bene, Le chapeau qu'on lui a acheté ne lui va pas.
La lettera scrittami da Lei mi ha fatto molto piacere, La lellre que vous m'avez écrite m'a fait grand plaisir.
b) Le participe passé absolu est employé en italien plus souvent qu'en français; il se met généralement avant le substantif.
Messosi il cappello, ayant mis son chapeau.
Preso il caffè, ayant pris le café.
Partito il padre, le père étant parti.
c) On dit aussi, avec che :
Partito che fu il padre, une fois le père parti.